Depuis que les Eglises ont perdu le monopole sur le sacré, cessant de lui donner sa forme et son contenu, la vie sociale l’a repris à son compte pour l’appliquer à d’autres objets humains et sociaux avec, pour conséquence, un éclatement de ses expressions au rythme de l’individualisme moderne en expériences subjectives et intimes. Dans le vaste ensemble des possibilités d’investissement du sacré, où tout semble pouvoir désormais prétendre à cette vertu, nous nous intéresserons à la marque commerciale en tant que vecteur de sens, formulant l’hypothèse que certaines d’entre elles tendent à se constituer dans la société postmoderne en nouvelles figures du sacré. Ce choix d’étude s’actualise dans une récente intervention du sociologue Adam Arvidsson qui les qualifie d’objets religieux. Si les marques vendent moins un produit qu’elles ne proposent une expérience affective, il les assimile à des reliques modernes. Cet article dépasse le registre métaphorique pour mettre en évidence les stratégies énonciatives (discours, rites, représentations, imaginaires) par lesquelles les marques se construisent une signification d’objets sacrés. Entre un courant du marketing qui réfléchit à la sacralisation de l’offre marchande et une théorie anglo-saxonne qui a souligné l’effet de sacralisation des produits et des marques par les médias, nous inscrivons ce travail dans une démarche communicationnelle d’analyse de la construction du sens de marques en quête de sacré.
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